Nous vivons dans un monde du passé.
Qui ne date pas même d’avant-hier.
En pleine seconde guerre mondiale, quatre-vingt ans bientôt, tout avait déjà été inventé et mis en pratique : les transmissions intercontinentales radio numériques chiffrées, l’évasion de fréquence pour lutter contre les brouillages, les radars à hyperfréquences, les missiles téléguidés, les fusées à longue portée, la bombe atomique, les ordinateurs et l’enseignement assisté par ordinateurrs… non pas encore, mais presque ; sous la forme de l’enseignement de masse par des moyens audiovisuels pour former les soldats à la chaîne, comme des robots.
C’est bien les robots. C’est standardisable, raisonnable, corvéable, affable et remplaçable. Même aujourd’hui, on a rien trouvé de mieux.
Johnny avait dix ans en 1943. Au crépuscule de son existence, à presque quatre-vingt dix ans, il pourrait vous en parler, et même vous l’écrire, infiniment, avec tout le recul de sa longue vie, en tapotant sur son notebook.
